
27 février 2025
Saint-Nazaire, Le Mans, La Roche-sur-Yon, Laval... Angers Nantes Opéra fait voyager "The Beggar's Opera" (L’Opéra des gueux) aux quatre coins des Pays de la Loire grâce au soutien de la Région. Cette œuvre phare, toujours aussi moderne trois siècles après sa création, est transposée de 1728 à nos jours par deux grands noms : Robert Carsen et William Christie. Rencontre avec Alain Surrans, directeur d'Angers Nantes Opéra.
Une maison d'opéra résonne au-delà d'un périmètre métropolitain. Certaines personnes font 100 km pour venir nous voir ! On entretient donc une vraie relation avec le territoire. Une institution lyrique coûte cher... Chaque soir, une centaine d'artistes est impliquée. C'est pourquoi nous avons un financement croisé, dont une subvention de fonctionnement de la Région de 350 000 euros. Nous nous devons donc également de nous déplacer pour faire des propositions en programmation et en action culturelle sur tout le territoire.
Oui. Nous en faisons même trois cette année. D'une part avec "The Beggar's Opera". D'autre part avec "San Giovanni Battista", un oratorio qui sera présenté dans des églises. Enfin avec "Les Aventures de Pinocchio", un spectacle pour les familles au printemps. Mais le grand projet de la saison reste "The Beggar's Opera". Nous allons totaliser pas moins de 25 représentations sur les régions Pays de la Loire et Bretagne, ce qui est tout à fait exceptionnel ! Jamais nous n'avions mis en place un projet d'une telle envergure.
C'est lié à l'idée de Pepusch et Gay de créer un opéra qui se déroule non pas dans le monde des héros de la mythologie, mais dans les bas-fonds de Londres. On nous raconte l'histoire, avec ce côté grinçant typiquement britannique, d'un truand qui ment, vole, verse dans le trafic. Face à lui, les gens sont presque pires, y compris dans la police et la justice ! "The Beggar's Opera" nous parle de la lie de la société avec une sorte de réalité intangible.
La musique est telle qu'à l'origine, avec des instruments anciens (NDLR : musique interprétée par l’ensemble Les Arts Florissants). Le fait de la faire chanter par des artistes qui ne sont pas des chanteurs d'opéra mais des comédiens souligne tout l'arrière-plan folk qu'il y a dans la partition. Quant à Robert Carsen, il a été jusqu'au bout de sa démarche de transposition pour que cet opéra nous parle comme à l'époque. Le tout interprété par des artistes anglais incroyables qui savent chanter mais aussi danser et jouer la comédie. Cela donne une sorte de spectacle total à la manière des comédies musicales du 20e siècle.
C'est le cas ! Contrairement à tout ce qu'on dit, l'opéra est accessible. Quand vous allez voir une comédie musicale ou un film, vous n'avez pas besoin de vous préparer. L'opéra, c'est pareil. Ça raconte des histoires en musique qui, contrairement à ce qu'on pense parfois, nous parlent toujours.
Le 13 novembre 2018 à La Passerelle à Saint-Brieuc
Le 20 novembre 2018 au Théâtre des Jacobins à Dinan
Les 23 et 24 novembre 2018 au Théâtre Anne de Bretagne à Vannes
Du 16 au 19 janvier 2019 à l’Opéra de Rennes
Les 22 et 23 janvier 2019 au Théâtre de Cornouaille à Quimper